Maladies du bois

En France, trois principales maladies du bois affectent aujourd’hui la vigne :

  • l’Eutypiose
  • l’Esca
  • le Black Dead Arm (BDA)

L’eutypiose est un dépérissement bien identifié caractérisé par une végétation rabougrie (entre-noeuds courts), des nécroses marginales de feuilles ou des jaunissements (chloroses).

Ces symptômes bien visibles au stade 8 – 12 feuilles sont associés au développement d’un champignon lignivore dans le bois : Eutypa lata, formant des nécroses sectorielles.

L’esca et le BDA sont deux syndromes qui présentent une grande similitude de symptômes foliaires observables à partir de juin pour le BDA et plutôt en juillet pour l’esca. Ils sont caractérisés par des colorations du feuillage et des dessèchements (formes lentes). Les symptômes les plus graves conduisent à d’importants flétrissements (formes foudroyantes).

Ces maladies sont également associées au développement de différents champignons dans le bois de la vigne. L’esca est depuis longtemps associée à la présence d’un cortège fongique (Phaeomoniella chlamydospora, Phaeoacremonium aleophilum, Fomitiporia editerranea, Eutypa lata, Botryosphaeria spp.) se développant dans des nécroses internes (sectorielles, centrales ou mixtes).

Le BDA est par contre associé à la présence de champignons appartenant au genre Botryosphaeria dans des nécroses externes plus ou moins profondes et longitudinales affectant le jeune bois. Ces syndromes sont souvent considérés comme très complexes car la relation entre les différents types de nécroses et les symptômes foliaires n’est pas encore bien établie. De plus, il existe une grande variabilité d’expression des symptômes d’une parcelle à l’autre. Si l’âge des parcelles et la sensibilité des cépages sont des facteurs de variabilité importants et connus, ces dépérissements sont vraisemblablement favorisés par d’autres facteurs culturaux et environnementaux qu’il convient d’étudier.

C’était le but de l’observatoire national mis en place depuis 2003. Cet observatoire national pluriannuel des symptômes des maladies du bois a été mis en place avec l’ensemble des partenaires techniques de la filière viticole : FranceAgriMer, DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt), Chambre d’Agriculture, Syndicats, ITV, FREDEC (Fédération RÉgionale de Défense contre les Ennemis des Cultures)….

L’observatoire a été mis en place en 2005 dans 5 vignobles de la région Midi-Pyrénées : Gaillac, Gers, Cahors, Fronton et Moissac, sur 5 cépages, respectivement : le Braucol, le Colombard, le Cot, la Négrette et le Chasselas. Dans le département du Lot, le projet est coordonné par la Ferme Départementale d’Anglars-Juillac. Depuis 2009, ce suivi est inscrit dans la cadre d’un projet national intitulé « Impact des choix culturaux des viticulteurs sur le développement des maladies du bois » et piloté par la Chambre régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon.

La méthodologie générale consiste, pour chacune des 30 parcelles du réseau à établir une fiche de caractérisation comprenant : la région et le vignoble, la référence cadastrale et le n° d’ordre de la parcelle dans l’observatoire, la commune, le lieu dit, les coordonnées du propriétaire, le cépage, le clone, le porte greffe (et son clone), l’année de plantation, le mode de conduite (indiquer si il a changé, et si oui, l’année de ce changement), l’appréciation de la prophylaxie, la description succincte des mesures prophylactiques mise en œuvre, « l’historique arsénite de soude » entre 1999 et 2001 (date d’application, spécialité, dose…), les autres observations éventuelles (plantation en pots ou avec des greffé soudés, période de taille…). Dans chaque parcelle, 10 placettes de 30 ceps ont été identifiés. Les 300 ceps de chaque parcelle sont observés individuellement deux fois par an : en juin pour l’Eutypiose et en août/septembre pour l’Esca et le BDA (Black Dead Arm).

Les objectifs sont avant tout d’apprécier l’évolution de l’expression des symptômes sur notre principal cépage :

Le Cot N et de voir s’il est possible d’établir des corrélations entre l’historique, la nature des sols, l’influence des modes de conduite, les conditions météorologiques de chaque millésime, etc… et la fréquence et l’intensité des maladies du bois, véritable fléau pour lequel nous ne disposons aujourd’hui d’aucune solution.

Des tailles plus douces (taille Guyot Poussard), des curetages des souches malades sont préconisées et se développent dans les vignobles.

 

Du coté de la recherche, l’endothérapie est à l’étude : méthode chimique curative consistant à injecter un produit de traitement directement dans le système vasculaire de la plante, épargnant ainsi l’environnement direct (molécules au mode d’action similaire à l’arsénite de soude mais sans en être…).

Des doubles greffages sont également évoqués consistant à greffer nos variétés non plus directement sur le porte-greffe, mais préalablement sur une vitis vinifera subsp. Sylvestris reconnue peu ou pas sensible aux maladies sur bois dans le milieu naturel, elle-même greffée sur un porte-greffe classique.

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